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Les variétés régionales dans les Cantons de l’Est

28.04.2022
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Ceux qui ne parlent pas le dialecte dans les Cantons de l’Est ne parlent pas automatiquement l’allemand standard. De nombreuses personnes utilisent un langage familier régional comme langue parlée. Celui-ci diffère sensiblement entre les localités du pays d’Eupen et celles de l’Eifel belge.

Dans les Cantons de l’Est, la recherche sur les langues régionales n’en est qu’à ses débuts. Trois questions intéressantes méritent d’être posées ici :

  • Quelles particularités les langues régionales des Cantons de l’Est développent-ils par rapport aux régions allemandes voisines ?
  • Quelle est l’influence du dialecte en voie de disparition sur cette langue ?
  • Les langues régionales sont-elles également stigmatisées dans les Cantons de l’Est comme étant la langue des incultes ? En d’autres termes, celui qui se respecte doit-il toujours parler le Hochdeutsch dans les Cantons de l’Est

Les Cantons de l’Est ont également développé des langages familiers qui s’inspirent en partie des langues régionales rhénanes : « Wat soll dat ? Mach net so ein Jedöns um nix ! » (Mais qu’est-ce que c’est que ça ? N’en fais pas une histoire !) ou « Jib mir mal den Plaak ! » (Passe-moi l’essuie-vaisselle) sont par exemple des expressions typiques de la vie linguistique quotidienne dans l’Eifel. Dans les Cantons de l’Est, ces langues régionales sont appelés « Hochdeutsch mit Knubbeln » (« allemand standard avec des bosses »), ce qui a une connotation légèrement péjorative. Les professeurs d’allemand considèrent souvent ce langage familier comme du faux allemand. Et pourtant, cette langue se développe souvent là où le dialecte a déjà disparu ou n’a plus de fonction sociale, pour devenir un élément d’une conscience linguistique régionale.

Parmi les représentants les plus connus d’une langue régionale rhénane, on trouve sans aucun doute Konrad Adenauer et Reiner Calmund. Pourquoi ? Ils parlaient leur « rhénan » dans des situations dans lesquelles on n’a pas l’habitude de l’entendre : A la radio et à la télévision. Dans les Cantons de l’Est, il manque un tel représentant connu du régiolecte. La radio belge, en particulier, mise sur une prononciation aussi dépourvue d’accent que possible et non sur l’identité régionale.

Conseils de lecture

Franz-Josef Heinen & Edie Kremer, Mostert, Bics und Beinchen stellen. Alltagssprache in Ostbelgien, Eupen 2011.

Franz-Josef Heinen & Edie Kremer, Flatten, Bob und Nonnenfürzchen. Alltagssprache in Ostbelgien, Eupen 2016.