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Traces du changement

La radio portable – bien plus qu’une simple partie de la culture des jeunes

28.06.2022
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Quand le meuble radio a-t-il disparu de nos salons ? Dans les années 1960 ou 1970 ? C’est au plus tard depuis cette décennie que la radio est devenue un petit compagnon. Aujourd’hui, nous écoutons la radio sur notre téléphone portable, dans la cuisine et certainement dans la voiture. Mais pourquoi donc ? Comment un énorme machin est-il devenu un petit appareil ? Cela est dû à un minuscule appareil à l’intérieur de la radio : le transistor.

Il est apparu dans nos appareils électroniques en deux vagues. Tout d’abord, à partir de 1955, ce composant a été intégré dans les postes de réception de voyage et les autoradios. Le transistor présentait de nombreux avantages par rapport aux tubes utilisés auparavant, qui étaient encore souvent montés en parallèle. Il était plus petit, avait une durée de vie plus longue, était moins sensible aux chocs, plus léger et consommait moins de courant. La deuxième vague de transistors, dans la première moitié des années 1960, a presque définitivement évincé les tubes de la radio et a contribué à la miniaturisation de presque tous les appareils.

Désormais, la musique et les stations de radio n’étaient plus liées à un appareil plutôt volumineux qui restait immobile. Grâce à la nouvelle mobilité du récepteur, la musique est devenue une forme d’expression. Jusqu’à présent, dans l’Eifel, les jeunes se rencontraient surtout dans des groupes de jeunes, généralement organisés par l’église, ou spontanément au village. À partir des années 1960, la « musique à emporter » y fit également son apparition. Mais ce fut d’abord un phénomène plutôt isolé : les piles pour les appareils étaient chères et d’un rendement moyen. C’est par ce biais que le rock’n’roll a fait son entrée dans la vie quotidienne. La musique est devenue partie intégrante de la culture des jeunes grâce à la radio portable.

La radio portable a aussi changé notre façon d’écouter. Comme la musique était désormais disponible partout, il n’était plus nécessaire de l’écouter intensément dans une pièce fermée. Le son de la radio pouvait rapidement devenir un bruit de fond. L’exemple du marché de la Saint-Hubert à Amblève en 1960 montre à quel point les nouvelles petites radios étaient appréciées chez nous aussi. Lors du tirage au sort annuel, quatre grands prix ont été attribués : « 1 bœuf d’élevage, 1 mobylette, 1 gros cochon, 1 radio portable » (1).

Cet exemple le montre que le progrès technique a profondément influencé la culture et la vie quotidienne. Le transistor a été le premier pas vers la miniaturisation de la technique. Mais il a rapidement été supplanté par les semi-conducteurs qui, depuis 1985 environ, font partie de la technique des microsystèmes. À partir des années 1990, les appareils de masse sont devenus encore plus petits.

 

Vitus Sproten

(1) : Cf. « Hl. Hubertusfest und Markt in Amel », dans le Sankt Vither Zeitung, 29 octobre 1960, p. 3. Également en ligne sur : http://arch93.arch.be:8180/531_Zeitungen/

Suggestion de lecture :

Andreas Fickers, Der « Transistor » als technisches und kulturelle Phänomen : die Transistorisierung der Radio- und Fernsehempfänger in der deutschen Rundfunkindustrie 1955 bis 1965, Bassum 1998 (Aachener Beiträge zur Wissenschafts- und Technikgeschichte des 20. Jahrhunderts, vol. 1).