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Les Cantons de l'Est pour les débutants

La régionalisation (1980)

18.07.2022
  • Labo
  • Les Cantons de l'Est pour les débutants

La première réforme constitutionnelle a accordé l’autonomie culturelle aux communautés linguistiques française, flamande et allemande. Cette évolution s’est faite principalement sous l’influence du mouvement flamand, qui espérait également une émancipation sociale au sein de l’État belge grâce à l’émancipation culturelle de la culture flamande par rapport à la culture française.

Jusque dans les années 1960, la Wallonie était le moteur économique de la Belgique. Le mouvement wallon réclamait donc une autonomie économique par rapport à la Flandre. Un nouvel essor devait ainsi être rendu possible et les changements structurels accélérés. La Wallonie obtint cette autonomie économique par la création des régions en 1980. Les Belges germanophones devinrent partie intégrante de la Région wallonne.

Plusieurs fois dans l’histoire, des hommes politiques wallons ont qualifié les habitants des Cantons de l’Est de « Wallons germanophones », parfois par ignorance, parfois par provocation. Les Belges germanophones sont-ils en effet des Wallons et se sentent-ils ainsi ?

Pour répondre à cette question sur l’identité culturelle, il est utile de se référer à la définition de la culture donnée par l’UNESCO : « La culture, dans son sens le plus large, peut être considérée comme l’ensemble des aspects spirituels, matériels, intellectuels et affectifs uniques qui caractérisent une société ou un groupe social. Cela inclut non seulement l’art et la littérature, mais aussi les modes de vie, les droits fondamentaux de l’homme, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. »

Comme les Cantons de l’Est sont certes influencés par la culture française ou wallonne, mais que celle-ci n’est en aucun cas prédominante dans la région, les habitants des Cantons de l’Est ne se sentent pas wallons, mis à part la majorité de la population de la région malmédienne. Cela est également lié à leur identité, qu’ils perçoivent essentiellement de manière négative : les germanophones veulent se démarquer des Allemands et des Wallons et se qualifient par conséquent, dans leur grande majorité, de « Belges germanophones ».

Cela semble logique. En effet, au 21ème siècle, les modes de vie, l’histoire, les systèmes de valeurs, les traditions, les croyances et les expressions culturelles telles que la littérature sont, dans les Cantons de l’Est, très différents de ceux de la Wallonie – et en partie aussi de ceux de l’Allemagne.

  • Michel_Pauly
    Michel Pauly
Son avis :

« En tant que région en soi, il existe dans la culture mémorielle du Luxembourg des éléments identitaires qui assurent une identité nationale luxembourgeoise commune. Mais il faut aussi signaler que le patriotisme local n’est pas non plus un phénomène marginal au Luxembourg. Un ‘Minetter’ (originaire du ‘Minnett’, le sud du Luxembourg, riche en minerai de fer) n’est pas un ‘Miseler’ (originaire de la région de la Moselle). Un ‘Stater’ (originaire de la capitale) n’est pas non plus un ‘Éislécker’ (en allemand : Öslinger, originaire de l’Ösling, le nord du Luxembourg). De plus, presque chaque ville ou village a sa propre identité. Mais ces identités locales sont loin d’avoir des traits sécessionnistes sérieux, comme ce serait le cas en Belgique, car elles font toutes partie de l’identité luxembourgeoise, étant donné que tous parlent la même langue - le luxembourgeois - à quelques exceptions dialectales près, et que tous appartiennent à une société culturelle commune, et que plus de points communs les lient les uns aux autres que des différences ne les séparent. Les identités nationales et locales, ainsi que la langue luxembourgeoise de même que les nombreuses identités et langues différentes des immigrés au Luxembourg, s’influencent naturellement aussi mutuellement, ce qui conduit à une modification et à un élargissement de toutes les identités impliquées. Il en résultera à l’avenir, dans le meilleur des cas, une nouvelle identité luxembourgeoise à laquelle chaque personne vivant ici pourra s’identifier. »

  • Adeline_Moons
    Adeline Moons
  • Jeroen Petit
Leur avis :

« En Flandre, nous connaissons également une forte identité flamande. Celle-ci s’est forgée au fil des décennies, avec le Mouvement flamand comme principal porte-parole. Souvent, l’identité flamande se distingue de l’identité wallonne. Toutefois, la situation unique des Cantons de l’Est n’est pas comparable à celle de la Flandre. En Flandre, il n’y a pas eu de tentatives d’assimilation totale. En Flandre, c’était surtout l’élite qui parlait français. »