Le contexte :
Après les étouffantes années 50 et 60,
- marquées par les tourments de l’après-guerre, l’insécurité politique et l’abstentionnisme
- et où, au début, la méfiance, le désir de représailles – voire la haine – s’abattaient sur ceux qui ressentaient la culture et la langue allemandes comme étant les leurs,
- mais où, plus tard, les premiers signes de reconnaissance et de volonté de réforme se profilaient à l’horizon, la série d’émissions « 50 ans d’histoire des cantons de l’Est » des journalistes Peter Thomas et Hubert Jenniges de la BHF a été pour moi une révélation.
Jusqu’alors, ma relation avec ma « patrie », la Belgique, n’avait été marquée que par des bribes de conversations entre adultes de mon entourage, recueillies par hasard et le plus souvent empreintes d’émotion. Ce résumé des 50 premières années de notre appartenance à la Belgique, remarquablement recherché et présenté par les deux journalistes, m’a enfin permis, en tant que jeune étudiant, de jeter un regard objectif sur les événements de ces 50 années écoulées.
Elle m’a ainsi ouvert une perspective pour ma vie dans une Belgique future. Loin du sentiment d’infériorité dont j’avais souvent souffert en tant que « sâle boche », j’envisageais désormais avec espoir une vision d’avenir esquissée par le Flamand Leo Tindemans et le Tyrolien du Sud Silvio Magnago au début des années 70 : un État fédéral belge dans lequel notre identité de Belges d’origine allemande serait acceptée, voire respectée.
Aujourd’hui, 50 ans plus tard, je porte un regard reconnaissant sur
- le travail de pionnier de ces deux journalistes et sur les efforts fructueux
- leurs émissions
- certainement encouragés par ces émissions : de nombreux hommes politiques de tous bords pour créer et développer constamment notre autonomie au cours de la deuxième moitié de notre appartenance à la Belgique.
Cette gratitude s’exprime surtout dans la troisième scène de théâtre jouée au Sénat le 9 janvier 2020.
Alfons Velz,
Mürringen