Je voudrais offrir un dessin. C’est un dessin de la patronne de l’école de Manderfeld : Clara Viebig, qui a vécu de 1860 à 1952. Dans le cadre du 150ᵉ anniversaire de sa naissance, la communauté scolaire a consacré plus de temps que d’habitude à cette femme. Après tout, la poétesse de l’Eifel avait réussi en 1904, avec son esquisse naturaliste « Auf dem Rosengarten », à obtenir un soutien financier pour la construction d’un hôpital à Manderfeld. Les pères de la grande commune l’ont remerciée à l’automne 1982 en baptisant officiellement la nouvelle école centrale de son nom.
Avant les années 1980, le paysage éducatif de ce coin le plus oriental de la Belgique était plus complexe qu’aujourd’hui. Outre l’école primaire de Manderfeld, il existait encore cinq autres écoles naines dans les localités environnantes. Depuis 1969, l’État organisait en outre sa propre institution d’enseignement dans le chef-lieu de la commune : une forme locale de lutte scolaire s’est rapidement fait sentir : les petites écoles environnantes ont d’abord manqué d’élèves, puis la grande commune de Bullange a envisagé une « école centrale ».
Soucieux d’une paix scolaire, l’échevin scolaire Gerhard Palm exprima en 1982 le souhait que « les deux systèmes scolaires existants à Manderfeld (école publique et école communale) se rapprochent à long terme et soient placés dans un avenir pas trop lointain sous la responsabilité de la commune ».
Mais une fusion n’est devenue envisageable qu’après le transfert de la compétence de l’enseignement à la Communauté germanophone en 1989. Même s’il était logique et judicieux de fusionner ce qui allait ensemble à partir de l’année scolaire 1991-1992, le quotidien scolaire n’a jamais été facile et la fusion scolaire est restée une expérience qui a duré de longues années. Sur ce terrain, les initiateurs n’ont pas manqué de courage ou de clairvoyance, mais d’expérience.
Toujours est-il que la Clara-Viebig-Schule (CVS), devenue grande, a garanti et exigé la transparence : vers l’extérieur, elle offre une vue sur un paysage pittoresque de l’Eifel, tandis qu’à l’intérieur, les salles d’enseignement et de travail sont aménagées dans des niches ouvertes d’un seul côté. Ceux qui avaient le droit d’enseigner, d’apprendre et de travailler ici avaient convenu de règles internes de cohabitation.
Le moment décisif est venu de manière inattendue. Lorsque la maison Sainte-Elisabeth est devenue un centre d’accueil pour demandeurs d’asile. La commune y aménagea des salles de classe. Les quatre premiers enfants y arrivèrent début octobre 2001.
Le fait que les enfants de la classe d’accueil de Manderfeld aient vécu les journées de projet de Clara Viebig, la patronne de l’école, au sein de la communauté scolaire, était depuis longtemps une normalité durant l’année scolaire 2010-11. C’est à cette époque qu’a été réalisé le portrait de l’écrivaine, qui mérite de figurer dans cet espace.
Le bâtiment conçu suite au projet de la nouvelle Rosengarten de 1904 est toujours là. Depuis près de 20 ans, la Croix-Rouge du centre pour demandeurs d’asile et les enseignants de l’école Clara Viebig ont façonné de nouveaux parcours de vie pour bien plus de 500 enfants réfugiés – également dans les Cantons de l’Est.
Alfred Rauw
Mürringen