Cette évolution fut marquée par deux inventions techniques :
- En 1968, la carte à puce a fait l’objet d’une demande de brevet. Quelques années plus tard, elle a été placée sur un support plus pratique : des cartes en plastique au format carte de crédit, déjà courant à l’époque.
- En 1989, l’Internet a été lancé, permettant d’effectuer des opérations bancaires en ligne (également en combinaison avec des cartes à puce) au plus tard depuis la deuxième moitié des années 1990, ce qui a créé des possibilités entièrement nouvelles.
Du point de vue de la politique économique, l’année 1968 a également été très importante : les banques de sept pays européens se sont mises d’accord sur l’introduction des eurochèques, des chèques transfrontaliers garantis par les institutions financières européennes (1). De nombreux autres pays ont suivi.
Tout cela a changé le comportement d’achat partout en Europe. Quelles étapes étaient cependant perceptibles et visibles dans les Cantons de l’Est ?
- La carte à puce a été utilisée pour la première fois en masse pour les premiers distributeurs automatiques de billets, qui permettaient dans un premier temps de retirer de l’argent uniquement dans le pays d’origine. Ils ont été installés en Belgique (comme dans la plupart des autres pays européens) en 1979 : d’une part Bancontact (pour les banques CGER, BBL, Kredietbank), d’autre part Mistercash (Société Générale de Banque, Crédit Communal).
- Le Grenz-Echo a couvert à lui seul une grande opération de relations publiques lors de la mise en service du premier distributeur automatique de billets Mistercash à Eupen le 11 novembre 1980 (2).
- La date de mise en service du premier distributeur automatique de billets dans l’Eifel belge n’a pas pu être établie par la presse quotidienne. Le premier Postomat a été mis en service à Saint-Vith en 1986. La CERA a introduit ses distributeurs automatiques dans les Cantons de l’Est en 1992.
- À partir des années 1980, les opérations bancaires par téléphone étaient possibles, mais elles n’étaient encore guère utilisées dans les Cantons de l’Est. Il en allait autrement de la banque par Internet. Elle a démarré dans la deuxième moitié des années 1990. De 1998 à 2018, le nombre d’utilisateurs de la banque par Internet en Allemagne est passé de 8 à plus de 50 %. En 2018, 5,9 millions de Belges ont utilisé les possibilités de la banque virtuelle. Les chiffres pour les Cantons de l’Est ne sont pas disponibles.
- En 2018, chaque Belge a dépensé en moyenne 1 273 euros dans des boutiques en ligne (3).
- Non seulement les flux d’argent, mais aussi les flux de marchandises passent désormais par le réseau virtuel.
Cette évolution est notamment visible à l’intérieur des banques dans les Cantons de l’Est : certaines agences ont fermé, le personnel a été réduit en nombre, les clients ont été poussés à effectuer des opérations financières virtuelles et les possibilités techniques de paiement virtuel ont été de plus en plus exploitées. Les caisses n’existent plus que dans les grandes agences. Seuls les entretiens de conseil pour les placements financiers sont au premier plan.
Mais de nombreux clients sortent de plus en plus souvent leur carte « Maestro » au quotidien et paient également en ligne dans les magasins. Aussi dans les Cantons de l’Est, presque tous les commerces de détail sont équipés d’un lecteur de carte. Bien sûr, en 2017, 64 % des Belges ont déclaré qu’il s’agissait de leur mode de paiement préféré.
Il ne reste en fait qu’une seule question : celle de savoir quand le paiement sans espèces deviendra la norme dans les Cantons de l’Est également ?
Carlo Lejeune
ZVS, 2021
(1) Cette forme de paiement sans espèces a pris fin le 1ᵉʳ janvier 2002.
(2) GrenzEcho, 13.11.1980.
(3) GrenzEcho, 14.3.2019, p. 3.